Monthly Archives: juin 2015

Terre !

"Terre !" de David Noir

TERRE !

Texte et conception : David Noir

Une métaphore du théâtre à travers l’évocation du «Radeau de La Méduse»

Terre ! a été créé à l’invitation de Joël Dragutin dans le cadre d’un EAT qui lui a été consacré le 20 janvier 2004 au Théâtre du Rond-Point, dans une mise en espace de David Noir avec les membres de la Cie La Vie Est Courte : Valérie Brancq / Sonia Codhant / Florence Médina / Marie Notte / Any Tournayre / Rémy Bardet / Jérôme Coulomb / Jean-Hugues Laleu / David Noir / Jean-François Rey / Philippe Savoir

La pièce a été rejouée en ouverture du festival Corps de Texte de la même année au Théâtre des 2 rives de Rouen.

Terre ! Terre ! Plateau en vue !

 

Nous n’y pouvons poser le pied seigneur,

Ce Théâtre est une Merde !

Et si vous m’en croyez, mon doux prince et ami,

Fuyez là son accueil,

Ne foulons pas la scène qui va nous engluer.

C’est un leurre à nos yeux, créé pour nous séduire,

Nous risquons l’enlis’ment.

Sa programmation pue,

Son public, encroûté

Jusqu’au cou d’excréments des auteurs qui sans cesse survolent son rivage.

Je vous en prie, seigneur,

Quittons ces eaux fétides

D’où s’exhalent goûts de chiottes et mises en scènes de cul.

Il n’est plus désormais sur ces abords maudits

Ni amour, ni bonté, ni sincérité même.

Des plaquettes à la com qui les conçut dans l’ombre,

De l’administration

Aux âmes désoeuvrées des secrétaires mornes,

Tout n’est plus que tromp’rie et fausses apparences

Et les miroitements de ses fastes ternis

Ne sont que pauvres restes d’une passion flétrie …

 

Acheter le texte

Les Puritains

Les Puritains de David Noir - Affiche Filifox - Philippe Savoir - Photo Karine Lhémon
Les Puritains de David Noir - Affiche Filifox - Philippe Savoir - Photo Karine Lhémon

Captation complète

avant que ça n'arrive... (méandres)

LES PURITAIN S

Texte et mise en scène DAVID NOIR

« Les Puritains », c’est la mythologie de la sexualité des adultes, nos frustrations, nos refoulements, la chanson de variété et son cortège naïfs d’idéaux brises, l’infinie simplicité de nos corps nus qu’on ne cesse de traquer dans coins des miroirs …

Respire petit, respire dans moi. Fais moi venir de tes petits doigts. Poussin, poussin, mon enfant, mon cœur, ma chatte, oui, touche-moi là, c’est ça, comme ça. Ne t’arrête pas; caresse un peu Papa. Fais le plus vite; aime tes parents. Fais leur plaisir.

C’est bien comme ça, tu es content ? Dors maintenant, mon enfant, mon cœur, ma chatte, mon amoureux aux doigts de fée, comme tes petites mains sont douces!

Là, calme-toi. Maman, Papa, répète encore en t’endormant, Papa, Maman, répète encore en t’endormant, Maman, Papa, Papa, Maman, répète encore en t’endormant, Papa, Maman, Maman, Papa …  Famille.

Accéder aux pages des “Puritains”

Portfolio

Presse

Acheter le texte

Les puritains de David Noir - Edition au format poche

Projet JaZon – Le Nouveau Testicule

PROJET JAZON / Le Nouveau Testicule

avec Valérie BRANCQ, Sonia CODHANT, David NOIR, 
Philippe SAVOIR, Any TINGAY
Texte et conception : David Noir
Musique originale : Christophe Imbs

La révolution des oeillères

Il est 5 heures, petit papa s’éveille de noël,

La neige tombe à gros flacons,
Les seins de Saint Lazare attirent mon attention,
J’appelle à moi l’escorte de mon trauma :
Voici un environnement à la plastique animale et pas banale,
Gloire au singe dont la figure urine,
Il est temps de dégrader l’humain. Tiens, dame nature, prends toi ça dans ta face,
Un beau sac plastique ; on se retrouve dans 5000 ans.
Le sexe doit détruire le monde social tel que nous le connaissons et non le construire.
Se reproduire, fabriquer des enfants, faire perdurer l’espèce ; aucun besoin d’amour pour ça.
Le beau prétexte. Dégage de là.
Les éducateurs sont des pervers qui ont le désir de formater les autres, de penser pour les autres,
mais qui ne reconnaissent pas leur vice.
Tuer les éducateurs, tuer les éducateurs, tuer les éducateurs !
Le rock’n’roll est un mensonge depuis qu’il est une industrie,
Le rock’n’roll a quitté la musique pour lui laisser dire sa chanson,
Le rock’n’roll n’est plus un changement, ni une révolte, ni même un émoi,
ni un parent pour les enfants comme moi,
Le rock’n’roll n’a pas besoin de musique, mais de bruit,
Tuer la musique !
Hélas ! Hélas !
Crise.
Le rock’n’roll est con, la littérature est conne, le théâtre est idiot, le cinéma m’emmerde,
l’acte de faire un acte est un acte nul.
Youpi ! Rien, rien, rien, rien.
Juste ta petite bourgeoise estime de toi qui s’offusque à l’abri derrière le auvent de ta fierté de clown.
Mais la haine bandante est là, en germe ailleurs,
La vitalité, le refus et la jouissance sont en gestation ailleurs,
La jouissance suffira, il est encore trop tôt pour parler de la joie,
La joie actuelle est une industrie fomentée dans le sein de familles ignorantes et lobotomisées, terrorisées par l’intimité, chaque soir à l’affût de leur peur camouflée en détente,
Tuer les familles, tuer les familles, tuer les familles !
La joie vulgaire est celle des couples qui cocoune en amour, avec leur télé, leur plateau-repas,
leurs faux projets de merde, leurs fous rires forcés, leurs goûts de chiotte,
leur naturel artificiel et leur simplicité caduque,
Tuer les couples, tuer les couples, tuer les couples !
Que du bonheur ! Pas de soucis ! Elle est pas belle la vie !
Tuer les familles, tuer les couples !
L’ogre a mangé la jeunesse, la cervelle et les bonnes joues de l’enfant,
Et la mort alors ? Elle est pas belle, connasse ? Double connasse, triple connasse,
La culture intelligente s’ennuie d’admirer les propres produits de sa réussite industrieuse,
Les intellectuels feraient mieux de s’efforcer de prendre le pouvoir,
plutôt que d’utiliser leurs temps à analyser pourquoi ils ne l’ont pas,
Il ne peut y avoir de création dans un programme, qu’il soit politique, scénique, discographique, filmique, radiophonique – pas plus qu’au bout de ta pointe Bic.
Le programme unique est virtuel, est réel. Il est biblique autant qu’informatique.
De haine et de tristesse tu périras. Clone-moi.

PROJET JAZON

Projet JaZon – Rectal Verseau

"Projet Jazon" - Rectal Verseau - Performance de David Noir et les Définitives Créatures - Affiche Filifox
PROJET JAZON - Rectal Verseau

PROJET JAZON / Rectal Verseau

Conception, interprétation : David Noir

Musique et arrangements : Christophe Imbs

Concert tôt pour une bande de bourgeois

On passe à l’abaque ! Une passe au tableau et je cale – cul – Renault, dans ma Clio. Le rébus approximatif est une mise en forme de mon ressenti : Recto verso te salue bien ; rectal ver sale … rien qu’une longue poésie anale et parfois musicale. Où vas-tu ? Tu t’en vas. T’as raison, on est toujours tué par son éducation au final. Au secours ! Je suis happé par l’école hier ? Ce que tu te goure fillette, fillette ; mais je me vengerai. Dans ta petite cage, Saint Louis te suspend par la tête. N’aie pas peur d’être déformée, l’esthétique est un laisser passer pour la médiocrité. Ca donne l’air de. Ca dit : c’est beau. Ca assure de ne rien voir en profondeur. La laideur du pur esthétisme, c’est le contentement des médiocres. Je suis littérature ; on ne peut rien faire de plus laid. Je suis mots en cascades. Va te faire en… Viens. Tu as l’air de vouloir me dire quelque chose. Qu’est-ce que tu veux m’apprendre ? La douleur des écoles, je la connais déjà ; ce sont leurs murs eux-mêmes. Je suis seul à les voir ; les animaux empaillés et défaits, les mouettes suspendues, survolant la moquette. Seul à les voir. Homme civilisé traqué par ce qui peut te rappeler ton animalité, excepté quand ton animalité se trouve à nouveau raffinée. Pétrole vivant et or en barre. Je me marre. Je choisis mon contexte et juge les groupes humains. Homme enceint de moi-même, Pregnant. À moi demain. Le Labyrinthe ouvre ses portes ; à moi de ne plus en sortir. L’homme-mère se saisit de moi en mon centre. Je suis au sein du ventre dur. Mes pensées deviennent des chansons. J’écris comme le fils du diable ; j’aspire au feu qui me consume. Au feu, les pompiers me brûlent ; me carbonisent. En esclave fuyard, je vivrais dans les cimes ; j’étais devenu noir, je deviens nèg’ marron. Tu exiges de comprendre ; tu t’agaces ; tu veux m’appliquer ta logique sagace ; seulement l’incohérence c’est en toi qu’elle sommeille ; tu n’es pas foutu de penser le lendemain ce que tu as affirmé la veille ; regarde toi toi même et la faiblesse de ton exigence ; le beau duo ; je te déclare uni à toi-même pour la vie et par les liens sacré de la médiocrité. Tu as ma belle addiction.

PROJET JAZON

Projet JaZon – Seul ou accompagné

"Projet Jazon" - Seul ou accompagné - Performance de David Noir et les Définitives Créatures

PROJET JAZON / Seul ou accompagné

Conception, interprétation : David Noir

Le bonheur : Un thé Graal

Recueillies dans ma coupe obole, les poils humides de ta chatte dégoûtent en perles oblongues sur mon front aplani, comme un dégât des eaux qui suinte de mon plafond. C’est un moment magique et sans assurance où je me sens soudain responsable et civil. J’aime ainsi ma vie formidable. Je mords dans ton anus à belles dents. Je grignote et aspire l’aubaine que m’offre ton orifice contracté. J’y puise un moment de ma vie ; une trace de plus dans ma mémoire, côté de la porte enchantée. Après toutes ces années – quand je te reverrai – sans « bonjour » – sans « ça va » – j’irais d’abord directement dans ta culotte. Et puis, foin des civilités et des jolies constructions sociales du terroir ; j’ai toujours haï les colombages ; gros colon cheminant jusqu’au cul de mon père le normand. Alors, ça ballade bien les gens heureux ? Ah si on s’était parlé à l’abri de son vieux pardessus râpé … La pire des aliénations est d’avoir des parents qui vous aiment. Leur amour est un poison sirupeux qui vous colle les ailes et vous pousse à leur obéir. Une salive gluante et amoureuse, bien appliquée sur les deux joues. Peut-on se sauver de l’amour qui empêche de vivre ? Je comprends qu’on se saoule de chimères. Mais qu’on le fasse seul, entre soi, dans son coin. Et qu’on ne fasse pas chier les autres avec ses rêves pourris. Eh Walt, si t’arrêtais un peu de distribuer tes conneries ? T’es plus dans l’ coup papa. Eh alors, parce que je te dis des mots, tu crois que je te dis la vérité. Le sentiment du travail – L’indicateur « labeur » – Le centrage sur sa liberté ; tu penses toujours que c’est un gage de qualité ? Qu’est-ce que je peux faire ? – Gaston Defferre – Qu’est-ce que je ne veux pas faire ? Tout est bon dans le colon. Tout est bien qui finit … Ouf! … un jour prochain.

PROJET JAZON

Real Time Web Analytics