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La Toison dort – épisode 6

"La Toison dort" - Episode 6 - Performance de David Noir avec Philippe Savoir et Christophe Imbs

LA TOISON DORT - épisode 6 - La communauté de l'Anal - Philippe Savoir, Christophe Imbs, David Noir © Photos Karine Lhémon

LA TOISON DORT / Episode 6

La communauté de l’Anal

Partenaire : Philippe SAVOIR, Christophe IMBS
Texte, conception, interprétation : David NOIR

Extrait de la conduite … /


MIN SÉQUENCES ÉVÈNEMENTS / JEU COSTUMES TEXTES AUDIO VIDÉO LUMIÈRE
0
10’
LE CENTAURE
Déjà en place sur les tables, à l’entrée public, Philippe et David, camouflés par une couverture faite de napperons de plastique ornés, composent le corps d’un centaure, dont Philippe fait l’arrière train.
Le visage de David est recouvert de la prothèse de singe du contempteur.
L’ensemble reste immobile jusqu’à la montée du son 1.
Philippe :
Prothèse d’orc front + mâchoire, string double lift, escarpins, collier noir, plug cheval
David :
prothèse singe, robe lamée dorée, escarpins, collier doré, chaîne et cadenas ou ceinture de chasteté
Micro 1 à la main
Montée graduelle contre jour chaud en contre plongée sur le centaure
(Lever de soleil orangé comme dans le générique de la série « la planète des singes »)
15’’ 1b Son 1
MIX
“Planet of the Apes”
Jerry Goldsmith
1968
+
“My darling Clementine”
La créature s’anime très légèrement sur son piédestal
Audio 1
Mix à partir d’un extrait de la bande son de « Planet of the apes »
Montée de la face (chaude orangée presque dorée si possible), doucement après le lancement du son1
MIN SÉQUENCES ÉVÈNEMENTS / JEU COSTUMES TEXTES AUDIO VIDÉO LUMIÈRE
2’ 2a Texte
DE RETOUR DU PAYS DES GENS
David profère le texte.
Les pattes du centaure bougent parfois sur place, frappant légèrement le sol comme le font les chevaux. Au cours du texte, son corps pivote un peu.
David :
Je suis revenu du pays des gens / Centaure de la révolution / J’en ai fait le tour complet à mon propre dos de cheval / Parfois on y est bien ; presque trop bien pour ce qu’il m’est supportable de supporter / Je me souviens de ces enfants que j’ai tellement aimés. De ces filles / De ces garçons / Quand j’étais comme eux, un enfant / Quand je jouais avec eux / À cavaler / À les nourrir / Impossible à dire / Pas un mot / Quelques signes mais si faibles / Si détournés / Il aurait fallu l’oreille d’un Sigmund alchimiste pour les interpréter / Et la salive se ravalait sous l’aspect du malheur / Et le cœur se dévorait lui-même en guise de goûter / Un plongeon dans la grande tristesse en étant si petit / Si peu formé / Pas abouti / C’était trop d’étendues d’angoisses / C’était trop infiniment grand / Comment ne pas y être absorbé / Impossible de nager vers l’air / Vers le haut / Vers la surface / Bras trop court / Cœur trop faible / Enlisement / Pour moi, la messe était dite / C’est ce que je pouvais penser / Rien ni personne ne me sauverait / Au galop / Au galop / Décès.
Poursuite de Audio 1
Fin audio 1

 

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La Toison dort – épisode 5

"La Toison dort" - Episode 5 - Performance de David Noir avec Sonia Codhant

LA TOISON DORT - épisode 5 - Le Golem nu et les enfants - Sonia Codhant, David Noir et la participation d'Any Tingay

LA TOISON DORT / Episode 5

Le Golem nu et les enfants

Partenaire : Sonia CODHANT
et la participation d'Any TINGAY
Texte, conception, interprétation : David NOIR

Extrait de la conduite … /


MIN SÉQUENCES ÉVÈNEMENTS / JEU TEXTES AUDIO VIDÉO LUMIÈRE
0
2’10 1
VIDEO
SI VOUS AVEZ MANQUE LE DEBUT…
Sonia, masquée en jeune guenon, dort en maillot de bain, lovée sous son drap d’enfant dans la petite piscine
Vidéo 1
sonore
Lancée une fois le public installé
Fin vidéo 1
Guirlande
+ un peu de salle
baissée au départ de la vidéo
3’40 2
MIME SHOW
AUDIO
SUZY AU FLEURS MAGIQUES
David entre peu après le début de la chanson, en costume trop court et la tête couverte du masque de la créature de Frankenstein
Il tend ses mains d’où s’échappent des paillettes dorées, vers la petite fille qui s’est éveillée puis assise à la montée en lumière. Elle retire la fleur qu’il a à la braguette et sort délicatement son sexe et ses bourses ornées d’un bijou pénien. Elle soupèse les couilles, étonnée et marque au public les expressions muettes de sa découverte. Le jeu des mimes shows enfantin est inspiré des muppets et de leurs grandes ouvertures de bouches pour simuler la joie ou la stupeur.
Audio 1
Lancé dés la fin de la vidéo
Montée juste après le lancement du son 1

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La Toison dort – épisode 4

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LA TOISON DORT - épisode 4 - La planète dees femmes - Valérie Brancq, David Noir

LA TOISON DORT / Episode 4

La planète des femmes

Partenaire : Valérie BRANCQ
Texte, conception, interprétation : David NOIR

Extrait de la conduite … /


Ayant salué, je vais vers le fond de la salle (côté écran), rejoint par Jérôme. Nous transportons la table au centre de la scène, public de part et d’autre. Je retourne vers la loge pour aller chercher le buffet. Au bruit des bouteilles et des verres qui tintent lorsqu’on les sort des casiers, Valérie apparaît, nue, le visage maquillé, partiellement masqué d’une prothèse au nez retroussé. Elle ne nous regarde pas et va directement s’allonger, profonde et grave, ventre sur la table, jambes relevées, les pieds maintenus par ses mains derrière ses fesses. Son regard reste droit dans la lumière de la découpe.
On dispose les verres autour du corps de Valérie ; des petits fagots de crudités sont agencés au creux de ses reins et je dispose quelques cuillères de guacamol ou de fromage blanc aux herbes dans l’intervalle de ses fesses écartées. J’invite les gens à se rapprocher du buffet et se servir. Valérie ouvre ou ferme son entrejambe en articulant ses membres par un mouvement mécanique de ses mains tirants ou refermant ses pieds pour nous permettre de tremper nos bâtons de légumes. Si les gens n’ose pas, je fais le service à la demande.
Indifférente à sa posture et aux spectateurs autour d’elle, Valérie se met à scander son texte des “Innocents” : l’amour est une prison.

L’amour est une prison
Le corps est une prison
L’espace est une prison
Et je fuis de ma tête les barreaux impalpables
Le travail est une prison
L’argent est une prison
L’écoute et le regard sont autant de prisons
Et je meurs tout vivant en cherchant dans ma tête un éclat de lumière aveuglante. Où fuir ?
Le monde est une prison
J’en ai fait des millions de fois le tour de mes cellules
Ses murs étaient des illusions aux coins desquelles je me suis frotté
Trop impalpables ils fuyaient en avant se repoussant chacun
Les uns après les autres.
Je n’ai pu les abattre car ils n’existaient pas
Que dans ma tête-prison
Que dans mes doigts-prison
Que dans ma bouche-prison
Que dans ma quête-prison
Prison-prison
M’enfuir m’était encore une prison plus étroite

J’approche de son visage en contrebas, micro à la main.
Selon le comportement du public (préférence pour une ambiance post spectacle, où les gens ne se rassoient pas en spectateur). Valérie chante « I started a joke ». Je fredonne légèrement les chœurs.
AUDIO
Son 6
Accompagnement de « I started a joke »
À la fin de sa prestation, je viens la recouvrir d’un peignoir de satin noir et l’accompagne sur quelques mètres avant de la laisser saluer seule.

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La Toison dort – épisode 3

"La Toison dort" - Episode 3 - Performance de David Noir

LA TOISON DORT - épisode 3 - J'avais un camarade - David Noir

LA TOISON DORT / Episode 3

J’avais un camarade

Texte, conception, interprétation : David NOIR

Extrait de la conduite … /

AUDIO
Cut du Son courant n°2
Au micro sur pied
Heureusement qu’il y a des soirs, O Calypso, où le commandant me couche tôt !
Décidément la notion de communauté internationale a un effet désastreux sur les bonheurs individuels. L’information accroît artificiellement le souci du malheur des autres pour chacun d’entre nous. C’est vraiment cool ! Y a pas à dire. Oh tend moi la main Boris mon bon garçon, mon grand doudou monstre fétiche … non pas toi Cyrulnik … Karloff ! Oui toi, guide mes pas ; vois, ma tête se découd comme la tienne … (il l’imite en faisant quelques pas maladroits, puis revient) … désormais trop petite pour intégrer un désarroi si lourd et sans borne, pour l’associer à ma personne responsable … ah je tombe La culpabilité m’écrabouille sous son talon tel un cyclope ! Couf ! Couf ! De l’air ! A moi … m’étouffe ! Mais Casse lui la gueule à cette emprise sociale une bonne fois et qu’on en finisse ! Vite prions pour mon salut ! Mon Dieu, faîtes qu’on trouve 507 heures valables en remontant dix mois et demi à dater du jour de ma mort !

AUDIO
Son 3
Accompagnement « J’avais un camarade »

SÉQUENCE 6 : Lorsque tous trahiront … ?

Chanson : J’avais un camarade
Version française du poème de Ludwig Uhland « Der Gute Kamarad » écrit en 1812 puis mis en musique par Friedrich Silcher en 1825
(Arrangements : David Noir)

I. J’avais un camarade
De meilleur il n’en est pas
Dans la Paix et dans la Guerre
Nous allions comme des frères
Marchant d’un même pas.
II. Mais une balle siffle
Qui de nous sera frappé ?
Le voilà qui tombe à terre
Il est là dans la poussière
Mon cœur est déchiré.
III. La main, il veut me prendre,
Mais je charge mon fusil
Adieu donc adieu mon frère
Dans le ciel et sur la terre
Restons toujours unis.

Pendant la chanson, Jérôme et Any vont chercher Le Golem nu sur son brancard et le dépose délicatement sur la paillasse.
Jérôme installe à côté le couteau électrique branché tenu prêt dans la petite coulisse à cours, pendant qu’Any me rejoint prêt de la table 2 pour prendre une pile de petites coupelles en carton et des serviettes. Je termine de chanter le dernier couplet puis me déshabille pour rejoindre la paillasse et entamer de trancher le corps au couteau électrique.

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La Toison dort – épisode 2

"La Toison dort" - Episode 2 - Performance de David Noir

LA TOISON DORT - épisode 2 - La petite boutique des erreurs - David Noir

LA TOISON DORT / Episode 2

La petite boutique des erreurs

Texte, conception, interprétation : David NOIR

Extrait de la conduite … /

Elle s’assoit.

Aire de jeu 3

Alors, rien à dire au fond, tu vois
A part Moi
Partout où mon oeuvre ira, je la suivrai, elle me suivra ; c’est Moi pour Moi,
Tout comme pour toi, c’est Toi pour Toi ;
Alors cher Moi, acceptez-vous de prendre Moi pour épouse, émois !
Je dis oui ; embrassez Moi et Je me déclare Moi unis par les liens de Moi à Moi
Enfin j’entame ma métamorphose en vrai convive déplaisant
La mort du complaisant
Libre encore ; libre enfin
De tout
De toutes
Et de vous tous
Car enfin, je constate nos différences jusqu’à l’horreur et au dégoût !
Si tout n’est pas admis alors qu’on bannisse tout et le grand Man itou !
Hais ton prochain, toi qui prétends abolir le racisme en toi ;
Peut-être alors, la supposée étrange et belle altérité t’apparaîtra.
Faut en passer par là ;
Faut pas croire qu’on est prêt quand on ne bosse pas,
Sur soi.
Ça tombe pas tout cuit, les bons et les méchants sur le champs de bataille,
Et les terreurs de l’enfant doué, corps et âme pris en tenaille,
Les monstres et les fachos ; les bien pensants et les prolos
Vont s’ouvrir un chemin vers le « civilisé » en convoquant les bribes de leur pauvre alphabet ;
Les belles lettres qu’on sonne – pas mieux ! – pour souffrir de se côtoyer un peu.
Dire que les humains sont fiers d’eux ;
Ils ne voient pas leur niveau ; c’est pas possible …
Pitié, aidez nous donc, leurs Dieux ! C’est trop pénible.
Médiocres à des années lumières des civilisations auxquels ils prétendent et même qu’ils croient connaître,
Incultes et bêtes, primaires et alcooliques, faibles jusqu’à la démence, minables jusqu’à la violence
De l’homme qui croit qu’il est plus digne de se tenir debout.

Elle se lève.
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